jeudi 10 novembre 2011

La pub cible les blondes peroxydées

Une pub dans le métro - que je ne souhaite pas nommer pour ne pas lui faire une quelconque presse tellement l'image qu'elle véhicule m'agace - représente quatre blondes peroxydées en train de se "chercher les poux".
On a l'impression d'être face à la régression passive de nos chers homo sapiens sapiens, en de vulgaires chimpanzés. Ne vous méprenez pas, je trouve nos cousins babouins et autres singes, fort sympathiques.



On nous propose avec cette pub un site internet pour vendre et acheter de la mode de luxe.

Quand je regarde cette image : deux émotions me traversent, d'abord je reste dubitative et rapidement l'irritation succède au quoi. Quel message veut-on me faire passer ? Qu'est-ce qu'on essaye de me vendre ?

Quand les femmes se retrouvent pour faire du shopping entre elles :
a) Elles frottent les cheveux de leurs copines ?
b) Font une bataille de coussin ?
c) Elles se décoiffent et elles en rigolent ?

Ha ! que les femmes sont simples, un rien les amusent, des chaussures, une décoloration, une copine ou trois, allez soyons fous, elles aussi décolorées, et qu'est-ce qu'on s'amuse !

Essaye-t'on de titiller l'homme avec quelques blondes qui font une bataille de coussin (fantasme probablement universel) ? Alors s'il en est la cible, dois-je demander à l'homme d'acquérir ma prochaine paire de "Louboutin" ? Ou peut-être aussi, cherche-t'on à laisser s'exprimer ma part de masculinité qui serait alors immédiatement sous le charme de ces quatre blondes ? Ou peut-être on veut faire travailler mon imagination et installer de nouveaux concepts de sorties entre filles : "ce serait tellement chouette si avec mes copines on se faisait une petite séance de shopping et "cherchage" de poux ou crêpage de chignon".

Les créa pensaient peut-être que je m'identifierais instantanément à ces jeunes femmes rigolardes. Déjà j'appelle à la discrimination, je suis brune et donc non-reprensentée sur l'affiche, faudrait-il faire une loi pour la parité blonde-brune ? Et ouais mec ! Lio l'a dit les brunes comptent pas pour des prunes. Mais en vrai, cette petite guéguerre blonde-brune, me passe bien au-dessus. Ce que je décris c'est l'image habituelle de la femme qu'on essaye de vendre. Une blonde sans esprit qui s'amuse d'un rien.
Argh ! C'est dure à avaler.

Petite question aux communiquants publicitaires : A quelle occasion vous-a-t'il été donné de voir quatre copines qui partageaient un moment tel que celui-là ? ok, on peut me répondre, c'est de la pub, on vend du rêve.
Alors primo, quand je suis avec mes copines, on ne se décoiffe pas, d'ailleurs on se touche rarement la crinière ; honnêtement, la copine qui fait ça, elle passe direct au grill, non mais elle va pas me décoiffer celle-là ! On en arriverait direct au pugilat, donc déjà c'est pas viable comme concept, il y aurait beaucoup trop de blessés.
Aucune fille indépendamment de sa couleur de cheveux n'a envie d'être décoiffée par ses copines.
Car comme toutes les femmes, il n'y a qu'un seul endroit où j'accepte d'être décoiffée, et sincèrement, je pense que c'est très peu probable que ça se passe avec une de mes copines.
Déjà on passe pour le rêve.

Secondo, si mes copines s'avéraient avoir des poux, je les expédierais sans tact - retour chez elles. Jamais je n'aiderais une copine, aussi chère qu'elle soit, à se dépouiller la tête. A moins qu'une dimension beaucoup plus subtile ne se dégage de cette image : dépouillez vos copines, elles ont trop de vêtements, trop d'argent...

A savoir aussi, que plus en plus de femmes font du shopping seules, plus de mobilité, pas obligée de s'extasier sur les choix vestimentaires douteux d'une copine (ben oui chacun ses goûts), ou d'attendre qu'elle ait essayé ses 20 pantalons, 15 robes et 30 tops. Moi c'est un moment que je préfère solo, pas de boulet, rapidité et efficacité.

Je me branche sur le site, et alors-là que vois-je, des blondes, partout, c'est une invasion. (sans commentaire)

Alors si le rêve c'est d'être une blondasse (désolée mesdames les jolies blondes aux cheveux dorés), entourée de trois de mes clones (elles se ressemblent comme quatre gouttes d'eau: ha encore un fantasme masculin : des quadruplés blondes à forte poitrine), et que nos passe-temps c'est le crêpage de chignon en se marrant, je sors mon joker.

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